Retraites : pénibilité, suivi médical… ce qui va changer avec la réforme

La réforme des retraites pourrait prendre effet dès l’été prochain. Que va-t-elle changer dans la prise en compte de la pénibilité ?

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La réforme des retraites prévoit des mesures que le gouvernement présente comme favorables aux assurés. C’est pour contrebalancer le relèvement progressif de l’âge légal ou minimal de départ de 62 à 64 ans. Pourtant, les syndicats s’y opposent.

Le droit à un suivi médical renforcé dès 45 ans

Les syndicats appellent à des grèves et à des manifestations contre les changements en matière de retraites jeudi 19 janvier. De son côté, la Première ministre Élisabeth Borne souhaite mener à bien cette réforme des retraites.

Notamment, un relèvement progressif de l’âge légal ou minimal de départ, de 62 ans à 64 ans. Mais aussi une accélération de la mise en œuvre du calendrier de hausse de la durée d’assurance. Celle requise pour toucher une pension à taux plein.

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Le gouvernement vante l’esprit de « justice, d’équilibre et de progrès » qui a guidé l’élaboration de cette réforme. Parmi les mesures qu’il présente comme favorables aux assurés, l’amélioration de la prise en compte de la pénibilité. Découvrez les mesures envisagées en ce domaine.

Les salariés exerçant des métiers considérés comme « exposés à la pénibilité » doivent bénéficier d’un « suivi médical renforcé ». Et ce, à compter de « la visite médicale de mi-carrière », c’est-à-dire, à l’âge de 45 ans. C’est ce que le gouvernement indique dans son dossier de présentation de la réforme.

Ces salariés auront droit à des « dispositifs d’adaptation du poste du travail », mais aussi à un accès renforcé à la reconversion professionnelle.

Les salariés usés bénéficieront d’une retraite anticipé

Le gouvernement affirme qu’il souhaite faciliter « les départs en retraite anticipée pour les salariés qui ont été usés par le travail ». À l’âge de 61 ans, on imposera une visite médicale de fin de carrière. Et ce, « pour les salariés les plus exposés aux risques d’usure professionnelle ».

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Les personnes ne pouvant pas travailler et dont l’inaptitude professionnelle est reconnue, auront le droit de partir à la retraite à 62 ans à taux plein. Il en va de même pour les salariés titulaires d’une rente en raison d’un accident de travail. Ou d’une maladie professionnelle et ayant exercé un métier pénible durant 5 ans.

Ils auront la possibilité de partir à la retraite à taux plein. Qu’en sera-t-il pour les salariés ne justifiant pas de la durée d’assurance requise selon leur année de naissance ? Ce droit à une retraite anticipée leur sera-t-il ouvert ? Matignon n’a pas répondu à Merci pour l’info qui lui a interrogé sur ce point.

Étendre le compte professionnel de prévention

Le compte professionnel de prévention (C2P) va être ouvert, mais les règles seront (un peu) moins strictes que celles en vigueur. « En cas de travail de nuit » ou d’exposition « à plusieurs risques professionnels », les droits pourront s’acquérir plus aisément.

« Plus de 60 000 personnes supplémentaires » pourront bénéficier du C2P grâce à la mesure. Sous certaines conditions, les salariés disposant d’un compte pourront « financer un congé de reconversion ». Celui-ci permet de changer de métier plus facilement.

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Retraites : création d’un fonds d’investissement

Au niveau des branches, les organisations syndicales et patronales détermineront, avec la Sécurité Sociale, « les métiers les plus exposés aux facteurs de risques ergonomiques ». Ceux à l’origine de la quasi-totalité des maladies professionnelles comme :

  • Les postures pénibles
  • Le port de charges lourdes
  • Les vibrations mécaniques

Le gouvernement voudrait créer « un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle ». Ce fonds d’investissement contiendra « 1 milliard d’euros sur le quinquennat ». Il sera chargé de soutenir « les branches professionnelles pour identifier les métiers exposés aux risques ergonomiques (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations) ».

Le dispositif aura aussi pour mission d’apporter, comme « les employeurs », des financements aux « actions de sensibilisation, de prévention et de reconversion » auprès des salariés usés.

Retraites : les syndicats contre le report de l’âge légal

L’exécutif veut une mise en œuvre de la réforme des retraites dès la fin de l’été 2023. Pour l’instant, cette réforme est en attente d’une présentation officiellement en conseil des ministres. Cependant, elle fait l’objet d’une vive opposition. En effet, les syndicats refusent tout report de l’âge de départ à la retraite.

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Si cette mesure venait à se confirmer, ils promettent de se mobiliser. Les huit syndicats principaux ont prévu une Première journée de mobilisation qui se tiendra le 19 janvier. Les syndicats CGT de la branche pétrole prévoient plusieurs jours de grèves les 19 et 26 janvier. Mais aussi le 6 février avec « l’arrêt des installations de raffinage », si cela est nécessaire.

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