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En pique-nique ou en soirées, les Françaises adorent la charcuterie. Pourtant, cette gourmandise doit se consommer avec modération. En effet, entre le sel et la graisse qu’elle contient, il ne s’agit pas d’un aliment idéal pour la santé. Mais une récente étude démontre qu’un des ingrédients contenu dans la charcuterie peut avoir de graves conséquences. Il s’agit des nitrites. L’été dernier, l’agence nationale de sécurité alimentaire évoquait déjà des liens avec un risque de cancer colorectal. Désormais, il semble que ces additifs pourraient favoriser l’apparition du diabète de type 2.
Charcuterie et nitrites : de quoi parle-t-on ?
Ce composant existe à l’état naturel dans les légumes. On le retrouve aussi en petite quantité dans l’eau potable qui coule de nos robinets. À petite dose, il ne pose pas de problème. Néanmoins, dans certains produits, on le retrouve dans des proportions bien plus importantes.
Et pour cause, les nitrites s’avèrent parfaits pour la conservation de la charcuterie. Ainsi, l’industrie agroalimentaire l’utilise beaucoup dans la composition des tranches de jambons. Cet ingrédient lui permet d’afficher une belle couleur rose. Les propriétés antimicrobiennes de ces additifs restent très pratiques pour limiter la prolifération des bactéries.
Outre la charcuterie, on retrouve aussi cet ingrédient dans près de 15 000 produits commercialisés dans les supermarchés français. Des chercheurs de l’INSERM ont donc décidé de se pencher sur les effets des nitrites sur la santé humaine. Et ce qu’ils ont découvert n’a rien d’une bonne nouvelle pour les gourmands.
L’INSERM alerte sur des risques accrus de diabète de type 2
Pour creuser le sujet, l’institut a suivi 104 000 participants. Leur alimentation a fait l’objet d’un examen particulier. Les chercheurs ont ainsi pris en compte l’alimentation de tous ces individus. Et il en ressort que ceux qui consomment le plus de charcuterie, et ainsi, de nitrites, semblaient plus exposés au diabète de type 2.
D’après les conclusions de l’INSERM, ces additifs augmentent le risque de contracter cette maladie de +27 %. Or, le diabète de type 2 entraîne différentes complications, comme des AVC, des infarctus ou des insuffisances rénales. Des résultats qui vont sans doute nous poussez à reconsidérer notre consommation de charcuterie.
» Les participants ayant une exposition plus élevée aux nitrites (provenant spécifiquement d’additifs alimentaires, mais aussi de sources « non additifs ») présentaient un risque plus élevé de développer un diabète de type 2. »
Cette étude, démarrée en 2009, a nécessité de recueillir des données durant près de 14 ans.
» Il s’agit de la première étude de cohorte à grande échelle qui suggère une association entre les nitrites provenant d’additifs et un risque potentiellement accru de diabète de type 2. »
D’ailleurs, elle a aussi analysé l’impact des nitrates sur la santé des participantes. Néanmoins, elle n’a mis en évidence aucun risque les concernant.
» Aucune association entre l’exposition aux nitrates et le risque de diabète de type 2 n’a été retrouvée. »
Concernant la charcuterie dite « sans nitrites » les chercheurs appellent aussi à la prudence. En effet, pour ces produits, les industriels ont tendance à utiliser du bouillon de légumes en remplacement de ces additifs. Or, cette préparation contient naturellement des nitrites à haute dose.