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Savez-vous vraiment ce que vous mangez ? Dans la plupart des aliments que nous mettons dans nos assiettes, se trouvent beaucoup d’additifs. Si certains demeurent inoffensifs, d’autres peuvent finir par avoir des effets néfastes sur notre organisme. Ainsi, une équipe de scientifiques français a passé plusieurs années à étudier l’impact des nitrites et nitrates sur notre santé. Et d’après les conclusions de l’étude, un lien causalité plutôt net existe entre le diabète de type 2 et la consommation régulière de nitrites. On vous explique tout.
Nitrites : de quoi parle-t-on ?
Les industriels utilisent cet additif, pour optimiser la conservation des aliments. En effet, les nitrites ont une action antimicrobienne. Ils s’avèrent alors parfait pour limiter la contamination bactériologique sans certains produits. Dans d’autres cas, ils permettent aussi de modifier l’apparence et l’aspect de certaines spécialités. Aussi, ce sont les nitrites qui donnent au jambon sa jolie couleur rose. En effet, au naturel, il affiche plutôt un ton gris.
Le plus souvent, on trouve aussi ces produits dans la composition des charcuteries. Néanmoins, les nitrites se retrouvent aussi, naturellement, dans les légumes. On peut aussi relever leur présente dans l’eau, destinée à la consommation humaine. Or, récemment, plusieurs chercheurs issus CNAM, l’Inserm, d’INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, et de l’Université Paris Cité, pour déterminer l’impact de ces additifs. Et plus particulièrement, l’impact des nitrites présents dans notre alimentation, sur la survenue des diabètes de type 2. Pour mener leur étude, ils ont suivi un panel 104 168 adultes. Il faut souligner que les personnes participant à cette enquête n’avaient pas de diabète au démarrage de l’enquête.
Un risque de diabète accru de 27 %
L’équipe de chercheurs a travaillé de 2009 à 2021. Et ce, afin de pouvoir analyser des données sur le long terme. Ils ont ainsi pu analyser le mode d’alimentation de tous participants. De cette façon, les scientifiques pouvaient avoir une idée très précise de leur exposition aux nitrites. L’Inserm a révélé leur approche lors de ces travaux.
» Les volontaires ont renseigné en détail leurs consommations alimentaires en transmettant aux scientifiques des enregistrements complets de leurs repas sur des périodes répétées de 24 heures, incluant les noms et marques des produits. »
Les résultats, que les chercheurs viennent de publier, semblent sans appel.
» Les participants ayant une exposition plus élevée aux nitrites (provenant spécifiquement d’additifs alimentaires, mais aussi de sources « non additifs ») présentaient un risque plus élevé de développer un diabète de type 2. »
En revanche, l’étude n’a pas mis permis de faire les mêmes conclusions, en ce qui concerne les nitrates.
» Aucune association entre l’exposition aux nitrates et le risque de diabète de type 2 n’a été retrouvée. »
Pour autant, la publication des données obtenues risque de marquant un tournant, quant à l’utilisation des nitrites dans l’agroalimentaire.
« Ces résultats fournissent un nouvel élément de preuve dans le contexte des discussions actuelles concernant la nécessité d’une réduction de l’utilisation des additifs nitrites. Dans les viandes transformées par l’industrie alimentaire, et pourraient également soutenir la nécessité d’une meilleure réglementation de la contamination des sols par les engrais. »
Rappelons, par ailleurs, que les pouvoirs publics déconseillent de trop consommer de charcuterie. Et ce, car elles s’avèrent déjà trop grasses et trop salées pour garder un régime équilibré. Alors, renoncerez-vous au saucisson pour éviter les nitrites ?