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Notre pays offre l’une des systèmes de protection sociale les plus avantageux au monde. Ainsi, en cas d’accident ou de pathologie, nous bénéficions d’une prise en charge, qui vient rembourser nos frais médicaux. Lorsque nous nous rendons à la pharmacie, le fait de présenter une carte vitale nous permet de récupérer nos médicaments gratuitement, en présentant une ordonnance. Mais lorsqu’il faut consulter un médecin, l’avance des frais reste presque toujours nécessaire. De nos jours, cet acte, plutôt courant, coûte 25 euros. Mais la sécurité sociale envisage d’augmenter ce tarif… On vous explique tout.
Les syndicats de médecins demandent une hausse
Depuis quelques mois, les professionnels de santé ont des revendications, concernant les prix pratiqués dans les cabinets de médecine générale. Fin novembre 2022, Libération avait déjà recueilli plusieurs témoignages auprès des praticiens mobilisés.
» On est étonnamment maltraités, mal considérés alors qu’on est sous pression permanente. Si le gouvernement veut que la médecine de ville tienne, il faut qu’il nous en donne les moyens. »
En effet, s’estimant lésés par rapport à leurs confrères européens, les médecins demandaient à ce que la sécurité sociale revalorise le tarif des consultations, de 20 à 50 euros. Derrière ce choc tarifaire, les médecins souhaitent surtout montrer l’évolution de leurs conditions de travail.
« Si on réclame la revalorisation de la consultation de base à 50 euros, ce n’est pas pour gagner plus, c’est pour travailler mieux. Vu la pénurie de médecins, l’exécutif exige de nous qu’on augmente toujours plus notre patientèle. »
Mais la réponse que la sécurité sociale vient d’apporter aux syndicats risquent de ne pas vraiment plaire aux médecins de ville.
La sécurité sociale propose une légère hausse
Moins pour répondre aux revendications que pour suivre l’inflation, l’assurance maladie a donc proposé un tarif de consultations, prochainement fixée à 26,50 euros. Cette augmentation de 1 euro 50, a été portée par Thomas Fatôme, le directeur de la sécurité sociale, ce 2 février. Mais cette perspective a immédiatement fait bondir les professionnels de santé. À l’image du Dr Jean-Paul Hamon, qui occupe les fonctions de président d’honneur de la Fédération des médecins, et qui paraissait très remonté sur Twitter.
« Thomas Fatôme ropose une consultation à 26,50 euros ! La manif du 14 risque d’être un succès et le déconventionnement en mars un raz de marée ? »
En effet, le tarif de 26,50 euros ne concerne que les praticiens qui respectent les plafonds de remboursement de la sécurité sociale. On parle ainsi de médecins conventionnés « secteur 1 ». Mais d’autres docteurs peuvent tout à fait exercer en libéral, en pratiquant les prix de leurs choix. C’est ce qu’on appelle le conventionnement secteur 2.
Pour protester contre les récentes décisions des pouvoirs publics, les praticiens devraient se réunir devant le Sénat, le 14 février prochain. Espérons qu’ils parviendront à trouver un accord avec la sécurité sociale et le gouvernement. En effet, depuis plusieurs mois, le secteur de la santé souffre d’une rude pénurie de professionnels. Dans les hôpitaux, les personnels en arrêt maladie semblent de plus en plus nombreux. Du côté de ceux qui exercent en cabinet, la situation reste aussi très difficile, car les médecins se font très rares dans certains territoires.