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Durant les 12 derniers mois, les consommateurs ont dû subir une impitoyable hausse des prix. Résultat ? Dans les supermarchés, les denrées alimentaires ont, en moyenne, augmenté de 13,2 % d’après les données recueillies par l’INSEE. Dans ces conditions, le gouvernement a commencé à travailler sur des coups de pouce, destiner à soutenir le pouvoir d’achat des Français. L’objectif ? Leur permettra d’avoir accès aux articles de première nécessité, à moindre prix. Pour l’heure, les contours de cette nouvelle mesure, appelée « panier anti-inflation » restent encore méconnus. Néanmoins, ce projet devrait prendre effet officiellement au 1er mars 2023. On vous explique tout.
Un dispositif lancé en collaborations avec les supermarchés
Le pouvoir exécutif ne souhaite pas exercer de contraintes sur les géants de la grande distribution. Ainsi, la Ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, ne souhaite pas imposer cette mesure de façon trop rude aux supermarchés.
» Nous y travaillons avec les distributeurs. Libre à eux de choisir les références et le prix. J’insiste sur le rapport qualité-prix et la durabilité : cela ne doit pas être un panier au rabais pour les consommateurs, ni au forceps par rapport aux fournisseurs qui doivent également être protégés. »
Dans une récente interview accordée à LSA, Olivia Grégoire a d’ailleurs le projet du gouvernement. Il s’agit de laisser une certaine liberté aux chaînes de supermarchés, pour ne pas pénaliser les clients, ni les fournisseurs.
» Ce n’est pas au gouvernement de fixer les références. Et si les prix sont bas, ce n’est pas sur le dos de nos agriculteurs ou de nos producteurs qu’il faut que ces marges soient trouvées. »
Si ce panier anti-inflation doit permettre d’endiguer la précarité des Français, la Ministre déléguée insiste toutefois sur le critère de la qualité. Mais aussi sur la diversité des sélections proposées par les supermarchés.
» Des produits alimentaires et non alimentaires : de la viande blanche et rouge, des fruits et des légumes, des pâtes, du riz, de la farine, mais aussi des couches pour bébé, du dentifrice, des brosses à dents ou encore des sacs-poubelle. »
Et Olivia Grégoire a souligné que certaines enseignes avaient déjà commencé à jouer le jeu.
» Il n’y a aucune injonction contradictoire à payer le juste prix et à bien payer les fournisseurs. Système U vient d’annoncer un panier sur 150 produits à prix coûtant. Qui peut le plus peut le moins. »
Carrefour se lance dans un « défi anti-inflation »
L’enseigne de supermarchés, présente sur tout le territoire, a décidé d’agir au moyen d’une opération commerciale, en vigueur jusqu’en mai 2023. L’objectif ? Proposer des produits à prix bloqués (sur le tarif de décembre 2022). Un petit coup de pouce bien nécessaire, pour des clients déjà éreintés par l’inflation.
Pour aider les consommateurs lors de leurs visites dans ses supermarchés, Carrefour va aussi mettre en avant une sélection de 200 à 1 000 produits, vendus à moins de 1 euro. Le choix disponible variera en fonction de la superficie des points de vente. Pour les légumes frais ou aliments bio, l’enseigne a aussi indiqué de nombreuses références à moins de 2 euros.
Un panier à prix coûtants dans les supermarchés U
Devançant les projets du gouvernement, l’enseigne U propose déjà près de 150 articles, vendus à prix coûtants. Pour l’heure, elle n’a pas encore fixé la date de fin de cette opération. Parmi les produits concernés, on retrouve des produits de base comme le riz, la farine ou encore les pâtes.
La célèbre chaîne de supermarchés propose essentiellement des références issues de sa propre marque distributeur. On retrouve ainsi des produits d’hygiène, comme des shampoings ou des savons. Cependant, les clients ont aussi la possibilité de se faire avec des bonbons, des biscuits ou encore du chocolat.
Les avantages via la carte de fidélité
Pour l’heure, certaines enseignes de supermarchés n’ont pas encore communiqué sur des paniers anti-inflation. En revanche, elles proposent des coups de pouces et des avantages, lors de l’achat certains articles. Ces avantages se présentent surtout sous la forme d’un solde, crédité sur la carte fidélité des clients.
Ainsi, Casino propose aux consommateurs de « cagnotter » 10 % de leur ticket de caisse.
« La carte Casino Max, c’est une cagnotte pour cumuler des euros, mais c’est aussi : Des bons de réductions sans cesse actualisés sur des produits variés. Des offres promotionnelles sur des produits du quotidien. »
En revanche, le patron des supermarchés, E. Leclerc, a récemment déclaré qu’il n’avait pas « le droit de faire le panier anti-inflation ». En cause ? Les rudes négociations face aux fournisseurs.
» Pour le blocage des prix, on ne peut pas le faire tant qu’en amont, on ne sait pas à quel prix on achète. »
Aussi, Michel-Edouard Leclerc fustige l’hypocrisie du gouvernement.
» Quand les pouvoirs publics nous demandent de faire un panier moins cher, dans le même temps d’autres ministères nous obligent à prendre des marges sur ces articles. »
Le dirigeant fait ici référence à la loi Egalim, destinée à encadrer les négociations ayant cours entre la grande distribution, et les producteurs et agriculteurs.
Michel Biero annonce le panier anti-inflation dans les supermarchés Lidl
Cette semaine, le dirigeant de Lidl France a indiqué que l’enseigne appliquerait les consignes du gouvernement.
« C’est évident que je réponde oui. (…), C’est important d’accompagner ce genre d’idées. »
Et ce, dès le 1er mars 2023. Cette opération devrait concerner une cinquantaine de produits. Certains pourraient même porter le label bio.
» J’avais dit que vingt, c’était trop peu (…) il faut prendre les produits qu’on retrouve le plus dans le placard des Français. »
Si vous avez l’habitude de fréquenter les supermarchés de l’enseigne allemande, vous pourrez compter sur des aliments surgelés, des produits frais, mais aussi des articles liés à l’hygiène.
De son côté, la Ministre déléguée, Olivia Grégoire, rappelle que les références concernées n’ont pas encore été listées. Pour l’heure, les supermarchés restent donc libres de choisir les articles qu’ils souhaitent proposer à bas prix. Ainsi, Olivia Grégoire estime qu’ils auront :
« le choix de chaque produit répondant à une unité de besoin. »
Rendez-vous en mars prochain, pour voir si vos magasins préférés auront suivi le mouvement. Du côté de Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Jacques Creyssel a déclaré que la mesure avait un air de déjà-vu pour les supermarchés.
« La plupart des enseignes font déjà ce genre de choses de manière assez claire. »