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Et si vous étiez bénéficiaire d’un contrat… sans même savoir que ce dernier existe ? C’est le cas pour de nombreux Français avec les contrats d’épargne retraite. Mais comme le prévoyait un décret du 25 juin 2021, il est désormais plus simple de le savoir. En effet, le gouvernement a mis en place une nouvelle plateforme. Cette dernière vous donne l’opportunité de vérifier si vous êtes bénéficiaire d’un ou plusieurs contrats d’épargne retraite. A l’heure actuelle, on parle de milliards d’euros qui sont en déshérence.
Une bonne nouvelle avant la retraite
Le gouvernement parle de ces contrats d’épargne retraite en ces mots : des « contrats qui ne sont pas utilisés par ses bénéficiaires, ces derniers n’étant pas au courant de son existence« . On ne parle pas de petites sommes d’argent. Mais bien de milliards d’euros qui appartiennent à des salariés… qui l’ignorent, ou l’ont tout simplement oublié. En effet, en 2021, un rapport de la Cour des comptes avait établi qu’environ 13 milliards d’euros d’épargne étaient déjà en déshérence en 2016.
Pour régler le problème, une plateforme gratuite a été mise en ligne sur le site info-retraite.fr. Grâce à elle, vous pouvez savoir si vous bénéficiez, ou non, d’un contrat d’épargne. Le site est accessible depuis un téléphone, une tablette ou un ordinateur. Pour l’utiliser, il faut entrer son numéro de sécurité sociale ou passer par FranceConnect.
« Dès que votre connexion est réalisée, l’écran d’accueil vous permet instantanément de voir si vous êtes bénéficiaire d’un ou plusieurs contrats« , explique le ministère de l’Économie et des Finances. « En effet, si un produit s’affiche, cela signifie que vous-même, ou l’un de vos employeurs a cotisé auprès d’un organisme afin que vous puissiez bénéficier d’une retraite supplémentaire. A contrario, si aucun produit ne s’affiche, cela signifie que vous n’êtes titulaire d’aucun produit d’épargne retraite supplémentaire« .
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La réforme des retraites, toujours d’actualité ?
Dans un monde sans covid-19, la réforme des retraites auraient pu avoir été mises en place en 2019 ou en 2020. Mais la réalité est toute autre. Pour autant, c’est la volonté d’Emmanuel Macron. Malgré les critiques et les incertitudes des citoyens, il se lance dans sa campagne présidentielle en indiquant qu’il réformera le système actuel, considéré comme obsolète. Et depuis ? Pas grand chose. Mais sa première ministre Elisabeth Borne insiste. Oui, ils travaillent toujours pour mettre en place la réforme qui relève pour elle de l’évidence.
Face aux députés, elle ne cache pas sa volonté de conduire la réforme, malgré les réticences. « La transparence est une exigence, les faux-semblants sont un manque de respect pour nos concitoyens. Pour la prospérité de notre pays, pour bâtir de nouveaux progrès sociaux, pour qu’aucun retraité avec une pension complète ait une retraite à moins de 1100 euros par mois, oui nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps ». Cette réforme, « mon gouvernement la mènera dans la concertation avec les partenaires sociaux et les parlementaires. Elle n’est pas ficelée, elle ne sera pas à prendre ou à laisser, mais elle est indispensable ».
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Une réforme voulue mais un mauvais timing ?
Est-ce réellement le moment ? Alors que le pays traverse une période de crise. Est-ce le moment de mettre en place une réforme polémique ? Pas selon le syndicaliste Laurent Berger. Pour lui, la « situation économique et sociale est très tendue en lien avec la situation géopolitique (…) Chez les travailleurs, l’inquiétude domine. Si vous rajoutez à ça l’idée de lancer une réforme des retraites, c’est intenable ». C’est simple, il considère que cette réforme « n’a aucun sens en cette période. Pour la CFDT, rien ne justifie aujourd’hui une réforme dans un système pas loin d’être à l’équilibre. Pour nous, il faut jouer sur le maintien dans l’emploi et la durée de carrière pleine”.
De toute façon, le chemin qui mène à cette réforme est semé d’embûches pour le gouvernement. L’exécutif le reconnaît en coulisses. « On cherche des syndicats, il n’y en a pas un. Le Medef nous explique que ça n’est pas utile. Pas facile d’engager une réforme des retraites quand même le patronat n’en veut pas », expliquait une source gouvernementale à L’Opinion.