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Jérémy Biasiol, chef étoilé et véritable passionné de cuisine, a été victime de 4 AVC il y a quelques années. Cela lui a malheureusement laissé des séquelles physiques. Toutefois, malgré son handicap, il continue sa passion et rêve aujourd’hui de devenir le premier ouvrier de France handicapé.
Zoom sur son enfance
Jérémy Biasiol a vu le jour en octobre 1979, à Lyon. Si sa mère officiait à la Chambre des métiers, son père, lui, était électricien. La nourriture, c’était son truc depuis son plus jeune âge puisque quand il était encore bébé, ses parents lui ont raconté que pour faire cesser ses larmes, il fallait lui « donner à manger ».
Le chef étoilé n’était pas du tout doué à l’école, ce qui l’a poussé à la quitter rapidement. Par la suite, Jérémy Biasiol a fait un stage d’immersion en troisième dans un restaurant étoilé avant d’intégrer un lycée hôtelier.
Il faut croire que ses parents ne soutenaient pas vraiment la passion de Jérémy Biasiol pour la restauration à ses débuts. Ils pensaient qu’il s’agissait tout simplement d’un « caprice ». En même temps, leur réaction était tout à fait normale puisque quand il était jeune, le chef étoilé avait beaucoup de hobbies. Il s’était essayé, par exemple, au judo, au basket et « tous les sports possible », avant de laisser tomber « au bout d’un ou deux mois ».
Mais les parents de Jérémy Biasiol avaient visiblement tort puisque la passion de leur fils pour la restauration n’était pas que de passage. Chaque vacance, le chef étoilé avait l’habitude de faire des « stages gratuits dans de grands restaurants ». Pour ce faire, il contactait directement des chefs de grands restaurants à trois étoiles. George Blanc est d’ailleurs parmi ceux qui ont fait confiance à son talent de cuisinier.
Au fil du temps, Jérémy Biasiol en avait assez d’étudier et souhaitait tout de suite passer aux fourneaux. Il avait arrêté son bac pro. Ensuite, après qu’Alain Ducasse, qui recherchait des stagiaires, a répondu à sa lettre, Jérémy n’a pas hésité à faire ses valises pour déménager à Paris. Il est resté à « la maison Ducasse » durant dix ans.
Ce problème de santé dont avait fait face le chef étoilé
Jérémy Biasiol avait ouvert son tout premier restaurant il y a des années, après que deux de ses élèves lui ont proposé d’en ouvrir un. Car oui, il fut un temps où le chef étoilé était professeur de cuisine à Hong Kong. D’après ses confidences, tous ses élèves étaient pauvres. Il donnait aussi des cours du soir et une restauration d’application à l’époque.
« Le premier soir, j’ai préparé une soupe de crevettes. Deux élèves, qui avaient une cinquantaine d’années, sont venus me voir à la fin pour me proposer d’ouvrir un restaurant avec eux », s’est-il souvenu.
L’un de ces élèves était propriétaire d’hôtel tandis que l’autre travaillait comme designer. Ce premier restaurant qu’avait ouvert Jérémy Biasiol s’appelait « Mirror ». Pour que leur business marchait, il a fait appel à ses élèves pauvres. Cinq d’entre eux restaient en salle, tandis que les cinq autres travaillaient à la cuisine.
« On proposait de la cuisine française classique », a déclaré le chef étoilé.
Au bout de quelques jours seulement, le restaurant de Jérémy Biasiol a connu un succès énorme. Et en un an, l’homme a remporté sa toute première étoile au Guide Michelin.
Cependant, au début de la révolution des parapluies à Hong Kong, les deux associés de Jérémy Biasiol ont décidé de se retirer de l’affaire et l’avaient laissé seul. Comme le chef étoilé n’avait pas assez d’argent pour continuer, le restaurant a donc été fermé le 31 décembre 2013.
Il a, par la suite, quitté Hong Kong et est allé s’installer en Chine, puis en Europe. Il a aussi fait un petit passage en Allemagne ainsi qu’à Lyon. Et en 2018, un événement a bouleversé sa vie. Jérémy Biasiol a été victime de malaise cardiaque et est parti travailler à Belle-Île-en-Mer.
« La descente aux enfers a commencé », dit-il.
Le chef étoilé ne baisse pas les bras
En raison de ses problèmes de santé, Jérémy Biasiol a fait des allers-retours à l’hôpital à plusieurs reprises. Un neurologue lui avait annoncé un jour que dans les heures qui suivaient, il se pourrait qu’il tombe dans le coma et qu’il ne se réveillera plus jamais.
« Il m’a expliqué que j’avais eu un AVC qui avait touché le tronc cérébral. Soit je tombais dans le coma à tout jamais et je mourrais étouffé, soit je devenais paraplégique », a expliqué le chef cuisinier.
Après deux semaines en réanimation, les médecins ont révélé au chef étoilé qu’il aura « des séquelles irréversibles ». Jérémy Biasiol a notamment fait face à une insuffisance rénale de type 3 et un diabète de type 2. Il a également été dans un centre de rééducation pendant trois mois puis s’est installé chez ses parents avant ses 40 ans.
Alors qu’il ne pensait qu’à « mourir » à ce moment-là, des concours de cuisine auxquels des personnes handicapées participent lui ont à nouveau donné espoir.
Aujourd’hui, il a un rêve, c’est de participer au meilleur ouvrier de France dans la catégorie cuisine-gastronomie. Il veut prouver aux gens qui traversent le même problème que lui que la vie ne s’arrête pas là et qu’on peut atteindre ses objectifs même avec un handicap. On lui souhaite bonne chance pour la suite.