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Vous avez sans doute beaucoup entendu parler des compteurs Linky cette année. Comme vous le savez, le fournisseur d’énergie, Enedis, a fait installer des boîtiers verts dans de nombreux foyers français. Ces boîtiers intelligents permettent alors de suivre la consommation de chacun à distance. Il convient alors de noter que près de 36,4 millions de foyers possèdent un compteur Linky sur le territoire français. Or, il existe tout de même des réfractaires. En effet, certains Français refusent l’installation de ce dernier. Toutefois, les règles changent dès le 1er janvier 2023. D’après les dires d’Enedis, les réfractaires devront payer des frais. Et ce, pour couvrir les frais d’Enedis dans le déplacement et relevé de leur ancien compteur. Ainsi, le coût s’élève à près de 8,48 euros tous les deux mois. Mais quelle tolérance subsiste pour ces derniers ? On vous explique tout ici !
Le refus d’un compteur Linky en France
D’après Enedis, 90 % de la population français possède un compteur Linky à leur domicile. En effet, 36,4 millions de foyers ont donc un boîtier vert relié à leur consommation d’électricité. Ce nouveau boîtier permet un contrôle à distance, et donc un relevé de consommation à distance aussi. Toutefois, certains Français refusent encore l’installation du compteur. Malgré qu’il soit présenté comme obligatoire par les pouvoirs publics, il existe encore certains réfractaires. Une nouvelle vient de tomber ! Les règles concernant la tolérance des réfractaires changent le 1er janvier 2023. Il semblerait que des frais risquent de tomber pour les réfractaires. En effet, d’après les annonces de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les Français qui n’acceptent pas l’installation devront payer près de 8,48 euros tous les deux mois. Des frais qui couvrent le déplacement des techniciens Enedis pour le relevé de consommation.
Malgré le changement des règles vis-à-vis des compteurs Linky dès le 1er janvier 2023, il semblerait qu’il existe tout de même une marge de tolérance. Et ce, jusqu’en fin 2024. En effet, les Français réfractaires pourront éviter de payer les frais supplémentaires. Et ce, en effectuant eux-mêmes un autorelevé de leur consommation. Pour cela, il leur faudra tout simplement aller regarder sur leur ancien compteur d’électricité, au moins une fois par an. En faisant ceci, ils pourront éviter de payer le surcoût imposé par Enedis à partir du 1er janvier 2023.
Un surcoût indéniable dès l’année 2025
Comme expliqué, cette marge de tolérance ne durera pas longtemps. Et ce, puisque dès la fin de 2024, tout réfractaire devra payer les frais supplémentaires. À partir de 2025, peu importe les autorelevés, les frais supplémentaires s’appliqueront à tous les réfractaires. Il semblerait que la CRE ne connaisse pas encore le montant définitif des frais supplémentaires à payer. Toutefois, d’après les dires, le montant se verra fixé en fonction de l’organisation précise de cette relève proposée par Enedis.
Évidemment, il existe tout de même des situations dans lesquelles l’installation d’un compteur Linky ne peut pas se faire. Dans ces cas, les frais supplémentaires ne peuvent pas être réclamés. « La CRE demande donc à Enedis de se donner les moyens d’identifier précisément ces cas d’ici fin 2024, en présentant notamment une typologie des cas particuliers auprès des acteurs en groupe de concertation et en communiquant de façon claire et régulière aux fournisseurs la liste des points de livraison concernés par cette facturation ». Et ce, comme l’a précisé la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans sa délibération, le 17 mars 2022.
Les réfractaires au Linky coûtent 26 millions d’euros par an
Pour le moment, il n’y a pas de véritables alternatives pour les réfractaires. En effet, les Français qui n’acceptent pas l’installation d’un compteur Linky devront tout simplement payer le coût des relevés de consommation de leurs vieux compteurs. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a tenté d’estimer le coût annuel des réfractaires. En effet, dans ce cas, les techniciens doivent faire le déplacement et donc cela engendre des frais supplémentaires. D’après la CRE, les réfractaires coûteraient environ 26 millions d’euros par an. Et ce, pour les 500 000 clients qui ne transmettent pas leur relevé de consommation et donc nécessitent un déplacement.
Cela nous ramène à l’aspect utile des compteurs Linky. Avec Enedis qui peut effectuer des relevés à distance. « Pour ces usagers, c’est un poids financier potentiel de plus alors que ceux-ci doivent déjà faire face à la flambée des prix de l’énergie, et que 12 millions de foyers peinent à payer leurs factures, soit 20 % de la population », a donc réagit l’association anti-Linky, Robin des toits.
Bientôt un recours administratif ?
Il existe de nombreuses associations qui luttent actuellement contre l’installation obligatoire des compteurs Linky. L’association anti-Linky, Robin des toits, constitue une « association nationale pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil ». Cette dernière a fait une demande, auprès de la CRE cet été, pour éviter le surcoût qui engendre des frais aux réfractaires. Toutefois, ils n’ont toujours pas reçu de réponse. « Nous allons donc déposer un recours administratif dans la semaine, même si nous ne nous faisons pas trop d’illusion », glisse Patrice Goyaud, le président de l’association.
Il faut dire que ce recours administratif pourrait avoir des conséquences. En effet, le président de l’association a peur que cela produise un acharnement de la part d’Enedis contre tous les Français anti-Linky. « Enedis refuse par exemple le raccordement pour un nouveau locataire sans ce compteur ou refuse de changer le contrat, ou encore supprime les heures pleines et les heures creuses. En fait, ils mettent la pression, il ne faut toucher à rien », confie-t-il.
Une alternative au compteur Linky ?
L’association anti-Linky, Robin des toits, tente de trouver des solutions pour les réfractaires. Elle estime qu’une alternative « plus humaine et plus environnementale » à Linky aurait pu être envisagée. D’après cette association, le compteur Linky ne constitue pas le seul boîtier qui pourrait envoyer les relevés à distance. En effet, elle souligne que l’installation d’un réseau filaire vers l’ancien compteur blanc électronique, l’adapterait assez pour transmettre les données de consommation à distance. Robin des toits explique alors cette solution. « Il suffit de le raccorder au réseau de fibre optique d’EDF ou d’utiliser le réseau internet ou l’ADSL ».
Le président de cette association, Patrice Goyaud, a tenu à ajouter qu’ils y ont pensé en détails. « Initialement, ces compteurs blancs étaient prévus pour ça et cela aurait pu se faire à moindre coût ». Selon lui, cette alternative serait également bien plus durable. En effet, les anciens compteurs blancs ont une durée de vie de 50 ans. En revanche, les nouveaux boîtiers verts n’ont qu’une durée de vie de 15 à 20 ans selon Enedis.
Déplacer le compteur à l’extérieur
Enedis rappelle sur son site que l’installation du compteur Linky reste obligatoire en France. En Europe, il existe de nombreux autres compteurs intelligents. Le compteur Linky a pour but de « tenir compte des évolutions technologiques et répondre aux enjeux présents et futurs de la transition énergétique. Son installation ne peut donc relever d’un choix personnel dans la mesure où il engage l’intérêt collectif ». Comme vous le savez, ce boîtier vert n’appartient pas aux clients. En effet, Enedis possèdent tous les compteurs sur le territoire. Ils restent donc seulement à votre disposition pour faciliter le relevé de consommation à distance.
Pour ceux qui ne veulent pas de compteur en raison des ondes, il existe tout de même une solution. Sachez que les Linky peuvent être installés à l’extérieur. En effet, Enedis prend en compte que certaines personnes sont électrosensibles. Ainsi, pour éviter les mauvaises ondes, il reste possible de l’installer à l’extérieur. « Mais le déplacement du compteur sera payant, à leur charge », précise la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Source : Le Dauphine