Voir Ne plus voir le sommaire
Ces derniers jours, en raison des drames qui font l’actualité, la question du harcèlement scolaire revient souvent sur la table. En effet, les écoles, collèges et lycées ont bien du mal à endiguer ce triste phénomène. Mais parmi les adultes, plusieurs stars ont déjà témoigné de ce qu’elles ont subi dans leur jeunesse. À l’image de Louane, qui a révélé qu’elle avait du enduré le surnom de « boule de gras », donné par ses camarades de classe. Plus récemment, Clara Luciani, à son tour, pris la parole. Différentes des enfants de son âge, la chanteuse a vécu des jours difficiles à l’adolescence.
Un petit détail qui a impacté sa vie sociale
Généralement, il suffit d’une toute petite particularité pour déclencher le mépris des autres élèves. Certains essuient des moqueries en raison de leurs lunettes, de leurs boutons, de leur poids ou même de leurs cheveux. Dans le cas de Clara Luciani, c’est sa taille hors du commun qui a conduit à sa mise à l’écart.
» J’ai toujours été une petite fille un peu encombrée par sa taille, je ne savais pas trop quoi faire de mon corps. »
En effet, ses camarades d’école ont bien vite repéré le complexe de Clara Luciani.
» Ça a commencé à l’âge de 6 ans. Les autres enfants se moquaient de ma taille. J’étais déjà très grande. On le voit sur ma photo de classe de CP, je fais la même taille que la prof. À 11 ans, je mesurais 1,76m. Et puis j’étais la première de la classe, et une fille un peu bizarre qui aimait se réfugier dans les livres. Et, quand on a des différences, ça ne loupe pas, malheureusement. J’ai été raillée : ‘La grande asperge’, ‘Quel temps il fait là-haut’, ‘t’es moche… »
Clara Luciani reste marqué par cette époque
Pour l’artiste, l’agressivité à laquelle elle a dû faire face, a eu des effets durables sur le plan moral. En effet, les autres élèves ne se contentaient pas d’avoir des mots durs à son égard.
» Des petits malins s’amusaient à mettre des punaises ou des cartouches d’encre ouvertes sur ma chaise. Ça a pris de telles proportions que j’allais à l’école la boule au ventre avec l’envie de disparaître. J’étais très seule. Je me sentais rejetée, nulle, moche, et incapable de rentrer dans le moule. Ça a duré le temps du collège. »
Malgré tout, Clara Luciani estime qu’elle a de la chance. En effet, elle a pu compter sur le soutien de sa famille.
« Quand je refermais la porte de ma maison, j’étais tranquille, entourée de gens aimants et à l’écoute. »
Elle constate que de nos jours, les enfants victimes de harcèlement scolaire n’ont pas cette chance.
» C’est terrible d’imaginer que les enfants peuvent être persécutés à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je suis sidérée par la facilité avec laquelle certaines personnes se montrent méchantes et agressives sur les réseaux sociaux, en toute impunité. »
Si les années ont passé, Clara Luciani garde encore un souvent très vif de ces mésaventures. Mais a su trouver une échappatoire grâce à la pratique artistique.
» Quand je vois qu’à 30 ans, bien que je sois une femme construite et épanouie, je reste très sensible aux commentaires, je me mets à la place d’un enfant de 13 ans qui se trouve nul. Et je repense à moi au même âge. Je pourrais lui conseiller d’écrire ou de dessiner. La thérapie de l’art est merveilleuse. L’écriture a sauvé mon adolescence. »